Dans ce travail nous {\'e}tudions le syst{\`e}me de scissures dans la r{\'e}gion pari{\'e}tale du n{\'e}ocortex du chimpanz{\'e} commun (Pan troglodytes) comme exemple d'analyse de la variation intrasp{\'e}cifique d'un syst{\`e}me de scissures c{\'e}r{\'e}brales. Plus pr{\'e}cis{\'e}ment, la zone envisag{\'e}e ici est bord{\'e}e ant{\'e}rieurement par le sillon central (de Rolando), post{\'e}rieurement par le sillon lunaire (sulcus lunatus) et comprend aussi la branche post{\'e}rieure de la scissure lat{\'e}rale (de Sylvius). Cette r{\'e}gion du n{\'e}ocortex du chimpanz{\'e} correspond {\`a} l'opercule pari{\'e}tal chez l'homme et semble avoir eu un r{\^o}le d{\'e}terminant dans l'{\'e}volution du cerveau humain, essentiellement par l'{\'e}mergence de processus d'int{\'e}gration visuospatiale. Un nombre limit{\'e} de combinaisons bien d{\'e}finies de scissures caract{\'e}risent l'opercule pari{\'e}tal chez l'homme. La variation intrasp{\'e}cifique y est donc repr{\'e}sent{\'e}e par des types de syst{\`e}mes de scissures, et non par des combinaisons agenc{\'e}es au hasard. Les chimpanz{\'e}s constituent le groupe soeur de l'homme mais leur poids c{\'e}r{\'e}bral (405 g) est quelque trois fois moindre que le n{\^o}tre (1330 g). En outre, l'analyse multivari{\'e}e des proportions c{\'e}r{\'e}brales fait appara{\^i}tre que l'organisation du cerveau humain est bien diff{\'e}rente de celle du chimpanz{\'e}. Par ailleurs toutefois, l'aspect g{\'e}n{\'e}ral du n{\'e}ocortex du chimpanz{\'e} ressemble fort {\`a} celui de l'homme sur bien des points. Nous analysons donc ici comment la variation des syst{\`e}mes de scissures du cortex pari{\'e}tal du chimpanz{\'e} peut {\^e}tre {\`a} son tour caract{\'e}ris{\'e}e au moyen d'une technique de mise {\`a} plat de la surface corticale. Cette technique a {\'e}t{\'e} mise au point afin d'obtenir une vue compl{\`e}te de cette surface, offrant ainsi un nouveau moyen de reconna{\^i}tre les syst{\`e}mes de scissures et de circonvolutions de la surface lat{\'e}rale du cerveau.